• Le Dernier jour d'un condamné, de Victor Hugo

    J'ai ce livre depuis quelque temps dans ma bibliothèque mais je ne l'avais encore jamais lu. C'est désormais chose faite, et ce fut un réel plaisir.

    Le résumé :

    Un homme condamné à mort demande à ses geôliers une table, une feuille, une plume et de l'encre. Il se met alors a écrire, quelques heures avant son exécution, ses pensées.

     

    Mon avis :

    Cette lecture a été très prenante. J'ai beau me dire que c'est en réalité Victor Hugo qui a écrit ces "pensées", les mots sont très émouvants. On se rend compte de l'évolution des sentiments de ce condamné, fictif, mais qui incarne tous ces détenus conduits à la mort. Avant d'entendre sa sentence, il préfère cent fois la mort plutôt que d'être embarqué sur une galère. Puis, petit à petit, il se remémore certains points de sa vie, il fait part de ses inquiétudes, et il en vient finalement à préférer la galère plutôt que la guillotine.

    J'ai été très touchée par des petites phrases : "une pluie fine et glacée qui tombe encore à l'heure où j'écris, qui tombera sans doute toute la journée, qui durera plus que moi." "Encore deux heures et quarante-cinq minutes, et je serai guéri."

    On note beaucoup d'ironie dans ce court texte sur plusieurs sujets (le prêtre, la justice, etc), de l'humour même : "[en parlant de la guillotine] Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils sûrs ? Qui le leur a dit ? Conte-t-on que jamais une tête coupée se soit dressée sanglante au bord du panier, et qu'elle ait crié au peuple : Cela ne fait pas de mal."

    Il a certaines pensées que j'ai aussi parfois, concernant l'étrangeté du moment présent : "En ce moment même, il y a tout auprès de moi, dans ces maisons qui font cercle autour du Palais et de la Grève, et partout dans Paris, des hommes qui vont et viennent, causent et rient, lisent le journal, pensent à leurs affaires ; des marchands qui vendent ; des jeunes filles qui préparent leurs robes de bal pour le soir ; des mères qui jouent avec leurs enfants !" Alors que lui est sur le point de ce faire guillotiner...

    C'est une véritable plaidoirie contre la peine de mort de que Victor Hugo écrit, et il fait dire à son personnage (on ne sait pas grand chose sur son crime, à part qu'il s'agit visiblement d'un meurtre) qu'il espère que ses "mémoires", après lecture, rendra peut-être une "main moins légère, quand il s'agira quelque autre fois de jeter une tête qui pense, une tête d'homme, dans ce qu'ils appellent la balance de la justice". Publié en 1829, il faudra attendre un peu plus de 150 ans pour que la peine de mort soit abolie en France...

     

     


    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :