• [Lecture] Dominium Mundu - Livre II, de François Baranger

    Dominium Mundu - Livre II, de François Baranger

    Le résumé :

    Les Croisés ont enfin débarqué sur Akya du Centaure ; leur camp de base élevé à grande vitesse, ils peuvent désormais se concentrer sur ce pourquoi ils ont fait ce long voyage : libérer le tombeau du Christ et exterminer jusqu’au dernier les autochtones, le peuple Atamide. Parallèlement, cent inermes (les enrôlés de force), sous la conduite d’Albéric, s’échappent et s’installent dans un réseau de grottes de la planète. Quant à Tancrède, ses doutes reviennent assez vite, avec force, et il prend la décision de fuir, lui aussi, et de tenter de sauver les Atas.

    Au cours de cette colonisation, de lourds secrets sont révélés, prennant la forme d’un véritable cataclysme sur le monde chrétien…

     

    Mon avis :

    … Mon coup de cœur du premier tome se confirme encore plus avec ce deuxième et dernier volet ! Wahou ! Quelle épopée !

    Alors que le livre I était un huis-clos à grande échelle (à bord du vaisseau croisé, le Saint-Michel), le livre II est une vaste étendue à travers les plaines arides d’Akya, ses failles forestières, ses cavernes, ses plateaux. La description de la planète est très réaliste ; on sentirait presque les souffles d’air chaud et la lourde pluie tomber sur nous. Le décor de ces tout nouveaux paysages est donc bien planté, et tout le long du récit, on s’étonne avec les personnages de la diversité environnementale.

    Lors des premiers contacts (certes violents) avec les Atas, nous, lecteurs, n’en savons pas plus sur eux que les Croisés eux-mêmes. J’avoue avoir eu peur que notre connaissance s’arrête là. Mais cette crainte s’est vite dissipée à partir du moment où Tancrède établi un rapprochement. Nous sommes alors vite immergés dans de nouveaux us et coutumes. Toutefois, il y a quelques points qui se rejoignent, entre un humain et un Atamide.

    L’histoire tourne beaucoup autour de la foi ; foi qui éblouie tellement les yeux que tout discours ou pensée rationnel, logique, est inconcevable pour la personne. Et quand ces rayons éclatants (dirigés par un faible nombre de personnes aux commandes) touchent des masses, cela conduit à des atrocités, au nom de Dieu. Il y a toute une réflexion autour de ça dans Dominium Mudi, que je trouve très intéressante. Il y a bien entendu un certain nombre de parallèles à faire avec notre condition actuelle (qui, au fond, n’a pas vraiment changé depuis des centaines d’années). Tous ces échos nous reviennent avec la violence d’un boomerang. Il s’agit certes d’une fiction ici, mais elle ne se contente pas de nous raconter une histoire, elle nous fait réfléchir sur beaucoup de choses (outre la religion et ses extrémismes, on est confronté à la destruction de la nature, aux folies du pouvoir, aux conflits, …).

    Je reprends, comme dans mon avis sur le premier livre, un mot de l’auteur, qui résume très bien : « […]constat à la fois évident et quelque peu déprimant, que l’histoire se répète inlassablement, y compris – et surtout – dans ses aspects les plus négatifs ».

    Je ne veux pas en dire beaucoup plus ; je n’aurai pas spoilé wink2, mais je veux vous laisser le même plaisir que j’ai eu à découvrir l’histoire, page par page. C’est une fresque que je n’oublierai pas de sitôt. Seulement 2 ou 3 fois, en 1400 pages, j’ai cru être déçue. Je dis bien « j’ai cru », car à chaque fois, ça s’est révélé être une crainte trop hâtive. J’ai aimé découvrir ce nouveau monde, rire avec les personnages, être triste avec eux, être en colère contre l’absurdité des discours des fanatiques, me sentir pleinement satisfaite lorsque j’ai tourné la dernière page. Un véritable coup de cœur comme j’en ai rarement eu. Merci Mr. Baranger.

     

    Trois citations que j’ai relevées, pour finir :

    « Le comportement des hommes était le plus souvent dicté par les rapports de forces, chaque individu cherchant à dominer son environnement, depuis l’enfant tourmentant un animal par simple méchanceté jusqu’aux chefs militaires qui détenaient le droit de vie ou de mort sur des milliers d’individus. » (p. 446)

    « J’ai toujours considéré qu’en fin de compte, le pouvoir ne se résume qu’à ses attributs. Qu’on vous les retire et même l’homme le plus puissant du monde redevient un pauvre hère. » (p. 790)

    « Trop de gens, dont moi-même probablement, attendent que le bonheur leur tombe dessus sans même penser à le chercher. Or, je crois sincèrement que si l’on ne décide pas que l’on peut être heureux, alors on a peu de chances de l’être un jour. » (p. 792)

     

    Dominium Mundu - Livre II, de François Baranger


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  • Commentaires

    1
    Lundi 7 Juillet 2014 à 22:02
    Arieste

    Je suis tout à fait d'accord avec toi, ce tome 2 vaut absolument le détour :)

    2
    Mardi 29 Juillet 2014 à 10:11

    @Arieste : oh oui il le vaut :-)

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